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Obama veut la paix, Israël se prépare à la guerre

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Obama veut la paix, Israël se prépare à la guerre Empty Obama veut la paix, Israël se prépare à la guerre

Message  setamir Dim 12 Avr - 14:31

RIA Novosti du 27/ 03/ 2009

Par Dmitri Babitch,

Obama veut la paix, Israël se prépare à la guerre


Pourquoi l'administration Obama est-elle devenue tout à coup plus "conciliante" à l'égard de la Russie, en décidant de relancer les relations avec Moscou? Des réponses différentes sont avancées. D'aucuns estiment que Barack Obama serait une sorte de clone américain de Mikhaïl Gorbatchev, prêt à céder facilement du terrain en politique étrangère. Cette thèse, en vogue précédemment dans la seule Russie, commence à gagner peu à peu les esprits des conservateurs américains de la fondation Heritage et d'autres organisations du même type.

Ils reprochent à Barack Obama de proposer trop de "carottes" à la Russie, laquelle, disent-ils, ne fait que bluffer, car elle n'exerce en réalité aucune influence sur l'Iran et les autres pays à problèmes. Mais les analystes russes se gardent bien de considérer Barack Obama comme un naïf.

"Je ne suis pas enclin à surestimer le côté "colombe" de la politique de Barack Obama. A mon avis, il est tout simplement pragmatique, estime Fedor Loukianov, rédacteur en chef de la revue "Rossia v globalnoï politike" (La Russie dans la politique globale). Barack Obama est conscient d'avoir reçu un héritage difficile: il doit, sinon régler, du moins mettre temporairement de côté de nombreux problèmes légués par l'administration précédente. Les relations avec la Russie figurent parmi ces problèmes. Il est évident que la Russie ne représente pas une menace pour les Etats-Unis. Sur le plan économique, elle n'est pas encore un concurrent de l'Amérique; elle n'en est même pas un partenaire. Mais la Russie est un instrument utile pour résoudre certains problèmes que M. Obama considère comme vraiment importants. Le programme nucléaire iranien en est un. Et pour le régler, on peut, selon M. Obama, reporter le déploiement de la défense antimissile en Europe".

En effet, la Russie peut aider à régler le problème iranien. Et pas seulement grâce aux rapports de confiance qui se sont établis entre Moscou et Téhéran. Ces temps derniers, la situation autour de l'Iran s'est envenimée, et pas seulement par la faute des dirigeants iraniens.

Le gouvernement de "droite extrême" est déjà constitué, en fait, en Israël qui s'en tient aux points de vue des "faucons" sur les problèmes de la sécurité du pays et n'admet pas de compromis. La Syrie et l'Iran demeurent les derniers ennemis officiels d'Israël, qui a maintes fois donné à entendre qu'il pourrait porter, à lui seul, un coup préventif aux sites nucléaires de l'Iran si ceux-ci commençaient à constituer une grave menace pour lui.

Il y a eu déjà un précédent du même type pour Israël. Le 7 juin 1981, des avions israéliens avaient bombardé le réacteur nucléaire irakien Osirak (rappelons que l'Irak était alors dirigé par Saddam Hussein, qui venait d'arriver au pouvoir). Le Conseil de sécurité de l'ONU avait condamné à l'unanimité Israël, ce qui permet de supposer que Washington pouvait ne pas avoir été mis au courant de la préparation de cette opération par Israël. Rappelons également que Menahem Begin, un premier ministre israélien de droite, avait pris la décision de porter cette frappe aérienne à un moment où l'influence des Etats-Unis au Proche-Orient avait diminué, après le revers essuyé par le président -"colombe" James Carter en Iran, où étaient arrivés au pouvoir les partisans de l'ayatollah Khomeini, qui avaient pris en otages les employés de l'ambassade américaine à Téhéran. Une situation semblable s'est créée aujourd'hui. Israël a un gouvernement de droite, l'Amérique un président -"colombe", tandis que l'influence de l'Iran s'est accrue considérablement dans la région après le renversement du régime irakien de Saddam Hussein.

"De nombreux analystes en parlent ouvertement. Si Israël sent que son niveau de protection contre une frappe iranienne baisse après l'arrivée de la nouvelle administration américaine, le gouvernement israélien peut décider de porter un coup préventif sans concertation préalable avec les Etats-Unis, estime Alexandre Choumiline, directeur du Centre d'analyse des conflits au Proche-Orient de l'Institut des Etats-Unis et du Canada de l'Académie des sciences de Russie. Une frappe préventive israélienne n'a jamais été exclue, et elle ne l'est toujours pas. Une attitude trop souple de l'administration Obama à l'égard de l'Iran pourrait pousser Israël à lancer des actions militaires".

Avigdor Lieberman, leader du parti "Israël, notre maison" (Beitenou) et originaire de l'URSS, est pratiquement assuré de devenir ministre des Affaires étrangères. Il est arrivé au pouvoir en tant que populiste, en profitant de l'état d'esprit dans lequel se trouvent les Israéliens, auxquels les garanties de Barack Obama n'inspirent guère confiance. Même si ses fonctions de ministre font d'Avigdor Lieberman un homme politique plus pragmatique, il sera tout de même contraint de faire des concessions, d'une manière ou d'une autre, à ses électeurs. Or, ces derniers sont russophones, ce qui accroît les chances de la Russie de devenir un médiateur particulier, de confiance, entre les Etats-Unis, Israël et l'Iran. Il est notoire que les Israéliens russophones ne sont pas toujours enclins à faire confiance aux Etats-Unis, et que les hommes politiques et les journalistes américains ont souvent, sans l'afficher, une opinion préconçue sur les Israéliens "russes", qu'ils soupçonnent d'avoir une "mentalité totalitaire" et d'être exagérément alarmistes au sujet de la sécurité d'Israël. Si Avigdor Lieberman ne réussit pas à établir des rapports de confiance avec ses collègues de Washington, le rôle de la Russie peut s'accroître.

A la différence des affrontements autour de la défense antimissile en Pologne et en République tchèque, les contradictions irano-israéliennes représentent une menace réelle pour le monde entier, y compris les Etats-Unis. Le Centre d'études stratégiques internationales de Jérusalem a récemment diffusé une analyse sur les conséquences d'une éventuelle frappe israélienne sur les sites nucléaires iraniens. Selon Abdullah Tuqan, un analyste du Centre cité par l'agence Reuters, 42 missiles israéliens Jericho, emportant chacun une ogive de 750 kg, "suffiront pour endommager considérablement les sites de Natanz, d'Ispahan et d'Arak". Cependant, le général américain à la retraite Sam Gardiner, spécialisé aujourd'hui dans la simulation des conséquences des bombardements aériens et des attaques de missiles, a déclaré dans une interview à Reuters qu'il ne serait possible de percer les bunkers iraniens qu'en envoyant une deuxième ogive dans le trou laissé par la première".

La perspective d'un tel conflit entre Israël et l'Iran est bien plus effrayante que la mythique "menace russe" pour la Pologne invoquée par les frères Kaczynski, qui détenaient encore récemment un pouvoir sans partage dans ce pays, pour justifier leur accord pour la défense antimissile. On peut donc comprendre que Barack Obama ait fait le choix de la relance des relations avec Moscou.

(Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la stricte responsabilité de l'auteur).
setamir
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