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Capsules historiques de Louis-Guy Lemieux

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Capsules historiques de Louis-Guy Lemieux Empty Capsules historiques de Louis-Guy Lemieux

Message  setamir Dim 6 Juil - 17:33

Toutes les capsules historiques de Louis-Guy Lemieux


Dans Le Soleil du 06 juillet 2008
Québec

Vous retrouverez ci-après toutes les capsules historiques que notre journaliste Louis-Guy Lemieux a rédigées au cours de la dernière année au sujet des 400 ans de la ville de Québec.

Québec en 1608
Le 3 juillet n'est pas le jour anniversaire de la ville de Québec pour rien. C'est bien le 3 juillet, 1608, que Samuel de Champlain arrive à Québec avec une équipe d'ouvriers spécialisés.
Son commanditaire, Pierre Du Gua de Monts, l'a chargé de construire rapidement un poste de traite. Il avait déjà repéré le site près de l'eau, au pied du Cap aux Diamants. « l'Abitation » de Québec est à la fois une petite forteresse, un comptoir de traite et une maison.
Il écrira plus tard: « Je cherchai lieu propre pour notre Abitation, mais je n'en pus trouver de plus commode, ni mieux situé que la pointe de Québec, ainsi appelée des Sauvages, laquelle était remplie de noyers et de vignes. Aussitôt, j'employai une partie de nos ouvriers à les abattre pour y faire notre Abitation. »
Selon l'historien Torontois Joe C. W. Armstrong, ce 3 juillet 1608 est la date la plus importante dans l'histoire de la colonisation française en Amérique. En plus de marquer la fondation de la ville de Québec, elle marque les débuts du Canada en tant que nation.
L'historien Armstrong ajoute: « Son fondateur n'est pas encore conscient de l'importance historique du geste qu'il pose, mais il vient de créer la plus ancienne colonie à avoir survécu en Amérique du Nord. »
Champlain arrive de loin. Quatre ans plus tôt, en 1604, il a exploré l'Acadie avec Pierre Du Gua de Monts. Il a tenté de fonder deux colonies. La première sur l'île Sainte-Croix et la seconde à Port Royal. Ce sera deux échecs cruels.
La sagesse populaire dit qu'un grand malheur est souvent suivi d'un grand bonheur. Ce sera le cas de la ville de Québec. Champlain eut l'intelligence de comprendre que l'avenir de la colonie française en Amérique se trouvait dans la vallée du Saint-Laurent, avec ses eaux poissonneuses, ses forêts giboyeuses et ses terre fertiles. Du Gua de Monts voulait un simple poste de traite pour les fourrures. Champlain, lui, rêvait déjà d'une colonie de peuplement, c'est-à-dire d'une ville et d'un nouveau monde.
Samuel de Champlain est né quelque part entre 1567 et 1570. Il vient de la Saintonge. La plupart des historiens le font naître à Brouage, en Charente-Maritime. Il n'exercera qu'un seul métier celui de marin.
Le grand rêve du fondateur de Québec aurait pu ne jamais se réaliser. Quelques mois après son arrivée à Québec, et alors qu'il s'affaire à la construction de l'Abitation, quelques-uns de ses ouvriers ourdissent un complot pour l'assassiner et vendre l'Abitation aux Basques qui font de la traite à Tadoussac. Les jours de Champlain sont comptés. Heureusement pour lui et pour nous, un délateur, Antoine Nantel, vend la mêche. Les séditieux sont arrêtés et rapidement jugés. Le serrurier Jean Duval, le chef du complot, est « pendu et étranglé audit Québec, et sa tête mise au bout d'une pique pour être plantée au lieu le plus éminent de notre fort », écrira plus tard Champlain dans ses récits de voyages. Les autres comploteurs sont rapatriés en France pour y être jugés.
(Sources: Nos Racines et Histoire populaire du Québec de Jacques Lacoursière; Champlain, de Raymonde Litalien et Denis Vaugeois; Samuel de Champlain, de Joe C. W. Armstrong).

Québec en 1609
Le chef algonquin Iroquet rencontre Champlain à Québec. Il lui demande de se joindre aux Algonquins, aux Hurons et aux Montagnais pour faire la guerre aux Iroquois. Champlain accepte. Cette rencontre historique fera la fortune de Québec qui deviendra rapidement le centre de la lucrative traite des fourrures.
À Ticonderoga, c'est le choc avec les Iroquois. Champlain charge son arquebuse et fait feu. Il tue sur le coup deux chefs iroquois. Les guerriers iroquois ne connaissaient pas encore les armes à feu. Ils se débandent. C'est la première participation française à une guerre indienne.
Selon l'historien Marcel Trudel, le grand résultat de la bataille fut d'assurer aux Français l'amitié des trois nations indiennes qui contrôlaient la route des fourrures.

Québec en 1610
Après la grande victoire de Ticonderoga sur les Iroquois, en 1609, Champlain est rappelé à Paris par son patron, Dugua de Mont. Cela tombe bien, Il veut se marier.
Il arrive à Paris en 1610. Elle s'appelle Hélène Boullé. Elle a 12 ans. Trente ans de moins que son mari.
Hélène de Champlain viendra vivre quatre ans dans l'Abitation de Québec, entre 1920 et 1924. Il semble que l'amour était impossible entre Hélène et Samuel. Elle a le mal du pays. Elle ne peut s'adapter à la Nouvelle-France.
Pendant les quatre longues années qu'elle vivra à Québec, Hélène trompera son malheur en secondant Marie Rollet, la femme du premier colon Louis Hébert, qui aide les enfants amérindiens.
De retour en France, elle aura la qualité de s'occuper avec compétence des affaires de son mari.

Québec en 1611
Champlain n'est pas explorateur pour rien. Il a un gros côté aventureux. Pour impressionner les Indiens venus faire la traite et au risque de sa vie, il descend en canot les rapides de Lachine.
À Québec, les gens accueillent avec chaleur le coureur des bois Étienne Brûlé de retour d'un séjour d'une année chez les Indiens. Étienne Brûlé est l'un des premiers colons à pouvoir traduire les langues indiennes. Ce sera un énorme avantage pour les fondateurs et les premiers missionnaires.
Champlain accueille le chef algonquin Iroquet et le chef Huron Outchetaguin, au large de Québec, par une salve d'honneur d'arquebuses, de mousquets et de petits canons ainsi que par deux saluts des 13 pinasses (bateaux à fond plat) qui étaient arrivées pour faire la traite des fourrures.

Québec en 1612
Louis XIII désigne Charles de Bourbon, comte de Soissons, pour agir comme son lieutenant général en Nouvelle-France. Celui-ci a le monopole de la traite des fourrures au-dessus de Québec pour une période de 12 ans. Champlain devient son lieutenant et l'homme le plus important dans la colonie.
Dans sa commission, Charles de Bourbon lui ordonne, selon l'historien Marcel Trudel que cite Jacques Lacoursière, « d'aller se loger, avec tous ses gens, au lieu appelé Québec (...) et autres endroits que le dit sieur de Champlain avisera bon être, y faire construire et bâtir tels autres forts et forteresses »
Il a aussi le devoir de trouver « le chemin facile pour aller au pays de la Chine et des Indes Orientales, de faire la recherche de mines de métaux précieux pour les exploiter. »

Québec en 1613
En janvier, Champlain obtient le privilège de publier ses Voyages. Il s'agit du récit de ses voyage de 1604 à 1612.
En novembre, à Paris, l'acte de constitution de la Compagnie des marchands est signée. Elle est composée de trois marchands de Saint-Malo et de trois marchands de Rouen. Champlain signe l'acte en tant que fondé de pouvoir du prince de Condé. La compagnie achète de Pierre Du Gua de Monts le poste de Québec pour la somme de trois mille neuf cents livres tournois. Du Gua de Monts entre dans la compagnie pour une somme de trois mille livres et Champlain, pour mille huit cents livres.
Champlain plante une croix aux armes de la France sur l'île aux Allumettes. Ce qui fait dire à l'historien Marcel Trudel que, dorénavant, « la route française de l'Ouest de l'Amérique est inaugurée ».

Québec en 1614
Fin mars, la Compagnie des marchands de Rouen et de Saint-Malo, connue aussi sous le nom de Compagnie de Champlain, précise ses règles de fonctionnement. La durée de l'entente sur les droits de traite des fourrures est de onze ans.
En retour, la compagnie a des obligations strictes: verser au vice-roi mille écus par an; établir au pays (la Nouvelle-France) six familles chaque printemps; payer un salaire à Champlain et lui fournir, pour chaque bateau de traite, quatre hommes avec liberté de les employer aux travaux du poste ou à l'exploration du pays.
À Paris, les parents d'Hélène Boullé veulent déshériter leur fille pour mauvaise conduite. Champlain prend la défense de sa femme et les parents reviennent sur leur décision.

Québec en 1615
De retour au pays après une absence de quelques mois, Champlain amène avec lui quatre Récollets. Il leur fait immédiatement construire un logement et une chapelle. Il se nomment Jean Dolbeau, Joseph Le Caron, le frère Pacifique Duplessis et le supérieur Denis Jamet. Le 25 juin, le père Dolbeau célèbre la première messe à Québec.
De Québec, le récollet Denis Jamet signe une relation adressée au cardinal François de Joyeuse dans laquelle il vante les « belles et bonnes terre du Canada ». Par contre, il est scandalisé par les moeurs des Amérindiens et leur cruauté envers leurs ennemis.
« D'arrivée, écrit-il, les femmes (Algonguines) lui enlevèrent la peau de la tête ( au prisonnier iroquois), la laissant pendre arrière, et lui couvrirent le chef écorché de cendre brûlante. »

Québec en 1616
À Québec, le supérieur récollet Le Caron et Champlain font agrandir l'Abitation et couper le blé.
Champlain part pour la France avec les récollets Denis Jamet et Le Caron. Ils vont se plaindre auprès du roi contre la Compagnie des marchands de Rouen et de Saint-Malo dont les agents dans la colonie seraient une entrave au travail des missionnaires récollets. La même année, Champlain est maintenu dans ses fonctions, malgré un accusation d'avoir profité de sa position pour s'enrichir. L'accusation ne sera jamais prouvé. Champlain était indépendant de fortune.
Le même Champlain passe proche de laisser sa vie dans l'État de New York. Il est blessé de deux flèches iroquoises. Il est transporté à dos d'homme dans un panier par les Hurons, « comme un petit enfant en son maillot » Il s'en sort somme d'habitude.

Québec en 1617
Le 6 mars, Louis Hébert loue ses services à la Compagnie du Canada « pour habiter avec ma famille, deux filles et un fils, avec un homme que je mène avec moi nommé Claude Rollet (son beau-frère), audit pays du Canada, et, pendant les deux premières années, travailler à tout ce que me commanderont ceux qui auront charge de ladite compagnie à Québec, pour le service d'icelle et, lorsqu'il ne s'offrira affaire méritant s'y occuper, lesdits commis de Québec me donneront licence de défricher, labourer et améliorer les terres dudit pays... »
Le provincial des récollets, en France, écrit au pape Paul V pour demander que la mission de la Nouvelle-France lui soit confiée en exclusivité. Il ne sait pas que , déjà, les Jésuites ont des plans au sujet de la Nouvelle-France.
Les Jésuites arriveront en 1925.

Québec en 1618
Champlain voit grand. Il présente son programme au roi: faire de Québec le lieu de perception de la douane sur la route de la Chine et des Indes, établir une grande ville sur les bords de la rivière Saint-Charles et la baptiser Ludovica en l'honneur du roi Louis XIII.
Dès cette année-là, il établit sur le futur site de Ludovica le couvent des Récollets et pour la défense de la ville fait construire le fort Saint-Louis sur le cap, à proximité de l'actuel Château Frontenac.
Ludovica demeurera une belle utopie mais ce sera la première grande vision d'une politique de colonisation pour la Nouvelle-France.
À Paris, la Chambre de commerce, poussée par Champlain, demande au roi de fournir des moyens de faire passer 300 familles par année, en Nouvelle France, avec outils et bétails, et de financer l'envoi de 300 soldats.
(Source: Jean-Marie Lebel, Cap-aux-Diamants, hors série 2005; Dictionnaire biographique du Canada).

Québec en 1619
Champlain présente une requête au Conseil d'État concernant la constestation de son autorité sur l'Abitation de Québec par des marchands de Saint-Malo et de Rouen. Les associés veulent restreindre les activités de Champlain à l'exploration du territoire et confier le gouvernement de Québec à Gravé Du Pont. Champlain refuse. Le Conseil d'État lui donnera raison sur toute la ligne.
Le frère récollet Pacifique Duplessis meurt à Québec en août. Il est le premier missionnaire à mourir au pays.
Champlain obtient un privilège pour la publication d'un nouveau récit de voyages.
Il reçoit au début de la même année la balance de sa dot, soit 1 500 livres.
(Sources Dictonnaire biographique du Canada (DBC)).

Québec en 1620
Les travaux de construction du fort Saint-Louis sur le promontoire qui domine la basse-ville seront bientôt terminés.
En mai, Champlain reçoit une lettre du roi lui demandant de maintenir la colonie en « mon obéissance, faisant vivre les peuples qui y sont le plus conformément aux lois de mon royaume que vous pourrez ».
L'une des filles de Louis Hébert et de Marie Rollet donne naissance au premier enfants à survivre dans la colonie.
Arrivée à Québec de Champlain, de sa femme, Hélène Boullé, de leurs trois domestiques, ainsi que du récollet Le Baillif, après une traversée difficile. La jeune femme met les pieds en Nouvelle-France pour la première fois, dix ans après son mariage à Paris.
(Sources: Histoire populaire du Québec, de Jacques Lacoursière, Chronologie du Québec, de Jean Provencher).
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http://www.cyberpresse.ca/article/20080627/CPSOLEIL/71221149/6316/CPSOLEIL05
setamir
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