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LA PALESTINE ET LA DÉMOCRATIE L’avenir du monde arabe

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LA PALESTINE ET LA DÉMOCRATIE L’avenir du monde arabe Empty LA PALESTINE ET LA DÉMOCRATIE L’avenir du monde arabe

Message  setamir Ven 6 Mar - 22:10

L'EXPRESSION
du 05 Mars 2009

Par Mustapha CHERIF (*)

LA PALESTINE ET LA DÉMOCRATIE
L’avenir du monde arabe



La tradition abrahamique, l’avenir du peuple palestinien, les relations euro-arabes sont au cœur des enjeux de notre temps.
Une priorité s’impose : le retour au politique dans le monde arabe et avec l’Occident, par la négociation entre partenaires divergents, avec l’appui du nouveau président des Etats-Unis.

Le monde arabe est en grave crise et le monde dominant semble ne pas sortir de son refus des valeurs et des cultures sémites. La résistance à Ghaza et le dialogue interpalestinien, passage obligé, limitent un peu les dégâts immenses. Reste à faire face aux menaces existentielles. Hier l’antisémitisme, aujourd’hui l’islamophobie semble être la cible ancestrale des puissants et plus encore de certains des sémites eux-mêmes qui trahissent les principes abrahamiques. La tradition abrahamique, l’avenir du peuple palestinien, les relations euro-arabes sont au coeur des enjeux de notre temps. Le XXIe siècle sera sémite ou ne sera pas. «Antisémite» fait partie des nouvelles armes de propagande massive pour diaboliser quiconque résiste et critique. On doit rappeler que l’on peut critiquer le sionisme tout en défendant la dimension sémite et en respectant le judaïsme. A ce sujet, rien ne peut remplacer le dialogue. Le cessez-le-feu précaire de l’après-Ghaza ne représente ni une victoire d’Israël ni la paix, mais le risque d’une nouvelle agression, pire que les précédentes.

Changer du dedans
Que pouvons-nous faire pour protéger les gens de Ghaza, pour oeuvrer à une paix juste, pour une information correcte? En somme, comment rétablir la démocratie dans les relations internationales, alors que celle-ci est faible dans le monde arabe? Changer du dedans. La tragédie, qui s’est abattue sur Ghaza, ne peut être considérée que comme un simple épisode en prélude de la prochaine catastrophe finale. Une priorité s’impose: le retour au politique dans le monde arabe et avec l’Occident, par la négociation entre partenaires divergents avec l’appui du nouveau président des Etats-Unis. Le fait que ce soit la droite raciste et l’extrême droite fascisante qui ont gagné les élections en Israël, devrait être un malheur dont peut sortir une opportunité pour les USA d’Obama, qui se rendront compte que le sionisme a atteint un degré de dangerosité sans précédent. Le Likoud est issu des organisations terroristes de l’Irgoun et ne reconnaît pas le droit à l’existence de la Palestine.
Il n’existe aucune solution militaire à cette guerre coloniale. La logique coloniale agressive, d’oppression, de ghettoïsation et de répression brutale, est vouée à l’échec et risque d’entraîner le monde dans un cycle sans fin de violence aveugle. Le sionisme n’assurera pas la sécurité aux Israéliens, bien plus il pratique une politique suicidaire. Cohabiter, vivre ensemble, négocier est la seule solution. Un compromis pour la paix juste est possible. Avec la nouvelle administration américaine, c’est une chance à ne pas manquer. La ligne de ce plan de paix a été examinée en 1991 à Madrid, puis lors des négociations d’Oslo (1993), ensuite inachevées à Taba (2001), puis par l’Initiative pertinente arabe de paix (2002). Il faut se souvenir que l’OLP a amendé sa Charte et reconnu l’État d’Israël (1988). La société civile arabe est disposée au vivre ensemble, les «accords de Genève» (2003), avec et la communauté internationale sait que le droit est du côté des Palestiniens, les résolutions de l’ONU, restées lettre morte, en sont le reflet.
La tragédie de Ghaza oblige à la relance d’un plan de paix définitif, par une négociation, sous l’egide des Nations unies et des USA entre toutes les parties concernées: l’État d’Israël, et les Palestiniens, l’Autorité palestinienne et le Hamas unis par un accord de gouvernement. Avant qu’il ne soit trop tard, les USA ont pour devoir de régler cette question qui détermine l’avenir des relations internationales. Cela implique la fin du blocus de Ghaza et de Cisjordanie, le démantèlement des colonies, la restitution des territoires occupés depuis 1967, la démolition du mur de la honte, de l’apartheid, dit «de sûreté», dénoncé par les instances internationales dont l’Union européenne, et une négociation sur les questions sensibles comme le partage d’El Qods. Avec l’après-Ghaza et l’arrivée d’Obama nous sommes face au rendez-vous de la dernière chance pour que la justice et le droit prévalent. Sinon, dans cent ans la guerre sera encore le lot des peuples.
Tous les témoignages et analystes concordent: la guerre contre Ghaza est profondément idéologique et fondée sur un aveuglement et des prédicats injustes. Shlomo Sand, sociologue et historien à l’université de Tel-Aviv, Henri Siegman, ancien directeur de l’American Jewish Congress, et l’intellectuel juif américain Noam Chomsky, linguiste et politologue américain, par exemple, comme de nombreux juifs objectifs, contestent la version israélienne des événements qui ont précédé le conflit de Ghaza, communément repris par les médias occidentaux. Citations, témoignages, faits historiques à l’appui, ils rappellent, chacun à sa manière, que l’accord de trêve prévoyait un allègement du blocus qui n’a jamais été appliqué, et que c’est Israël qui a rompu la trêve le 4 novembre. D’autre part, notent-ils, la description du Hamas comme un mouvement «terroriste» ayant pour objectif la destruction d’Israël ne correspond pas à la réalité. Le Hamas est depuis plusieurs années entré dans le jeu politique, abandonnant le recours aux attentats terroristes, et il défend désormais la solution des deux Etats dans les frontières de 1967. Avec ces rappels historiques, les chercheurs jugent que la politique de confrontation choisie par Israël a l’effet inverse, renforçant les tendances les plus radicales chez tous les peuples, israélien et arabes, ce qui favorise la propagande du choc des cultures et des ignorances. Les questions concernant la paix au Moyen-Orient sont en général décrites en termes d’euphémismes trompeurs. On confond sans cesse l’opprimé et l’oppresseur. A la fin des années 1930 et dans les années 1940, les partis coloniaux du mouvement sioniste ont recouru aux activités terroristes pour des raisons stratégiques. Certains Occidentaux l’oublient.

La violence est totale
Dans des villages et des villes palestiniennes la soldatesque israélienne d’occupation, depuis 60 ans,réprime et procède à des exécutions organisées de civils et continue à pratiquer les assassinats. Face à la violence sioniste totale, il faut une riposte globale. Les musulmans doivent se démocratiser, produire des richesses et réapprendre à résister de manière intelligente en usant de procédés qui agréent l’opinion internationale et respectent les descendants des juifs persécutés à vivre en Israël, dans les frontières d’avant 1967, afin que les propagandistes sionistes aveugles comme Bernard Henri-Levy, qui vivent ailleurs, ne défigurent pas la réalité et n’alimentent pas les mythes mensongers.
Ainsi, poser les questions d’actualité, pourquoi les dirigeants d’Israël s’acharnent-ils à réaliser l’impossible: détruire la résistance palestinienne? Parce qu’elle ne peut pas être intimidée pour accepter un accord de paix qui établisse un faux «Etat» palestinien composé d’entités territorialement déconnectées sur lesquelles Israël pourrait garder un contrôle permanent. Le contrôle de la Cisjordanie et de Ghaza et au-delà, indirectement de toute la région, est l’objectif permanent des élites politiques d’Israël depuis 1967. Aucune paix possible ne se fera si l’on bafoue les frontières de 1967. Des régimes moyen-orientaux se demandent si l’agression d’Israël contre Ghaza arrivera à détruire la résistance ou à l’expulser de Ghaza. C’est une question à courte vue, car Israël veut des frontières illimitées, dominer tout l’Orient au détriment de la paix dans le monde et de la pérennité des valeurs sémites, abrahamiques. Si Israël arrive à démanteler la direction de l’actuelle résistance, le mouvement sera avec le temps, remplacé par une opposition palestinienne radicale et la violence s’étendra. Barack Obama, les Etats-Unis, l’Europe et le monde arabe, qui se préoccupent seulement de la pseudo-reconstruction de Ghaza, camp de concentration, sont face à un dilemme clé: l’heure de vérité ne peut être occultée, conformément au droit international, va-t-on oui ou non établir un Etat palestinien?
Israël passe son temps à compromettre les intérêts réels de l’Occident et du monde entier, en faisant croire au contraire. Son sionisme porte atteinte aux valeurs sémites et universelles. Comme le fait remarquer Michel Colin, Anthony Cordesman, un des analystes militaires du Moyen-orient, et un partisan d’Israël, qui affirme, dans un rapport publié le 9 janvier par le Center for Strategic and International Studies aux USA, que les avantages tactiques d’une continuation de l’opération à Ghaza étaient contrebalancés par le coût stratégique: «Israël s’est-il d’une manière ou d’une autre empêtré dans une guerre d’escalade sans un objectif stratégique clair, ou a-t-il au moins un objectif qu’il puisse atteindre de façon crédible?» Il interroge: «Les actions d’Israël compromettront-elles sérieusement la position des Etats-Unis dans la région, l’espoir de paix, de même que les régimes et les voix arabes modérés dans le processus? Pour répondre sans ambages, la réponse jusqu’ici semble être oui». Cordesman conclut que «n’importe quel dirigeant peut adopter une position intransigeante et proclamer que les gains tactiques représentent une victoire significative. Si c’est tout ce que Olmert, Livni et Barak ont pour réponse, alors ils se sont déshonorés et ont porté un coup à leur pays et leurs amis». Vouloir la paix, la réconciliation, le vivre ensemble, entre l’Orient et l’Occident passe par le règlement de la question palestinienne. Reste à ramener les politiques israéliens à la raison, la résistance à l’unité, le monde arabe à la démocratie, ensemble sur la base de pressions objectives et du dialogue.


(*) Professeur en relations internationales
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Date d'inscription : 29/06/2008

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